Les pires saillies racistes prononcées lors du gala de soutien à l'armée israélienne organisé à Paris

Publié le par FSC

Charlotte Recoquillon
L'Humanité du 02 juin 2025

 

« Nous avons perdu la guerre médiatique, (…) mais consolez-vous car Israël a gagné la guerre réelle »

 

À l’occasion de son dîner de gala, je découvre l’existence de la Force de défense de la diaspora (DDF). Sous le parrainage du porte-parole de l’armée israélienne en France, Olivier Rafowicz, les invités sont conviés à faire des dons et faire monter les enchères – 5 000 euros pour chaque nouvelle étape. C’est amusant (non). Le but ? « Défendre l’image d’Israël » (bon courage !) et « remporter la guerre de la vérité (…) avec des faits objectifs ». Le moyen ? Un petit jeu ludique pour « faire passer la vérité historique (…) aux cerveaux kidnappés par les ennemis de la vérité » (merci la syntaxe !).


« Les jeunes ne connaissent rien », annonce l’animatrice Charlotte Tapiro. Ce mépris pour toute une génération est sidérant. Formulée tel un petit problème arithmétique d’école primaire, une des questions demande aux participants de calculer le pourcentage de civils morts à Gaza. Un « jeu-concours » conçu par le diable lui-même apparemment. Quant à la journaliste Laurence Ferrari, venue recevoir une récompense pour son soutien à Israël, elle clame fièrement se sentir « comme à la maison ici ».


Alors que les alliés d’Israël se succèdent à la tribune, Gilles-William Goldnadel franchit sans complexe de nouvelles limites avec des promos d’un racisme insoutenable. « On connaît les tristes règles de notre monde moderne et entre un État juif, occidental, blanc et des terroristes basanés, il n’y avait pas photo », se lamente-t-il. « Des terroristes basanés » pour parler des Palestiniens, des bébés calcinés et affamés, vraiment ? ! « Nous avons perdu la guerre médiatique, (…) mais consolez-vous car Israël a gagné la guerre réelle », poursuit-il pour rassurer l’audience.


Personnellement, je ne crois pas qu’Israël a perdu la bataille médiatique, sinon cette soirée aurait été interdite. Mais il n’en est rien. Le représentant palestinien aux Nations unies fond en larmes en évoquant les deuils de ses compatriotes et Israël annonce 22 nouvelles colonies en Cisjordanie.
Mais vous savez qui a perdu la guerre médiatique ? Les 200 journalistes assassinés à Gaza au cours des dix-huit derniers mois. Et tous ceux qui débattent encore de la validité du terme « génocide ». Il n’y a pas de mot qui peut décrire l’horreur, l’abomination, l’effroi, la cruauté de ce qu’il se passe. Aucun mot ne suffit. Il faudra pourtant en trouver pour juger les coupables, les complices, les lâches. Il en faudra pour raconter, assumer, expliquer. Et il en faudra pour vivre ensemble. Mais, là, je ne sais pas lesquels.

 

 
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