Palestine est la seule voie crédible vers une paix juste et durable entre Israéliens et les Palestiniens »
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| 19h45, Lundi, 22 septembre 2025, le drapeau de la Palestine est hissé sur le fronton de la mairie de Nanterre (Hauts-de-Seine, France) Photo de Roland RICHA |
Tout a commencé à 19h10 ce lundi 22 septembre 2025 à l'ONU avec la rencontre d'Emmanuel Macron avec des membres des sociétés civiles palestinienne et israélienne. Les évènements vont se succéder jusqu'à 21h49 heure à laquelle Antonio Guterres, secrétaire général de l'ONU déclare: « La reconnaissance de la Palestine est la seule voie crédible vers une paix juste et durable entre Israéliens et les Palestiniens »
Suivez le déroulé de cette soirée mémorable avec les différents faits qui l'ont émaillée en France et dans le monde ainsi que l'essentiel des déclarations.
Par Roland RICHA
Mardi, 23 septembre 25
19h10
Avant son discours, Emmanuel Macron rencontrera des membres des sociétés civiles palestinienne et israélienne
En amont de son discours prévu à 21h à la Conférence internationale pour le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux États, le président français, Emmanuel Macron, accompagné par les ministres démissionnaires de l’Europe et des Affaires étrangères, doit rencontrer à 19h30 (heure de Paris) des membres des sociétés civiles palestinienne et israélienne.
Selon l’Elysée, cette rencontre s’inscrit dans la continuité de la Conférence de la société civile pour la solution à deux États, la paix et la sécurité régionale, organisée par le Forum de Paris sur la Paix, le 13 juin 2025 au Conseil Économique Social et Environnemental (CESE) à Paris. Seront notamment présents : Yehuda Cohen, père de l’otage Nimrod Cohen et membre du Forum des familles d’otages, John Lyndon, directeur exécutif de l’Alliance for Middle East Peace (ALLMEP), ou encore Nada Al-Hadithy, chirurgienne britannique ayant travaillé bénévolement à l’hôpital Nasser à Gaza.
19h25
Israël « ne permettra pas » à la flottille de briser le blocus à Gaza
Israël a affirmé lundi qu’il ne permettrait pas à la flottille internationale en route vers Gaza avec à bord de l’aide humanitaire et des militants propalestiniens, de briser son blocus du territoire palestinien.
« Israël ne permettra pas à des navires d’entrer dans une zone de combat active et ne permettra pas la violation d’un blocus naval légal », a indiqué le ministère israélien des Affaires étrangères dans un communiqué.
Le ministère a ajouté que les navires pourraient accoster dans la ville d’Ashkelon, au nord de la bande de Gaza.
La mairie de Marseille annonce son jumelage avec la ville palestinienne de Bethléem
En marge de la Conférence internationale à New York sur la reconnaissance de la Palestine, la mairie de Marseille a annoncé lundi 22 septembre son jumelage avec la ville palestinienne de Bethléem. « Un nouveau jumelage pour porter un message de paix et de fraternité en Méditerranée. Face aux épreuves, Marseille ville toujours solidaire », a écrit l’édile socialiste de la cité phocéenne, Benoît Payan, sur X.
Les citoyens italiens manifestent contre le génocide à Gaza et pour la reconnaissance de la Palestine
Dans les secteurs public et privé, plusieurs syndicats italiens représentants les secteurs de l’éducation, les transports ou la métallurgie ont appelé à une grève de solidarité avec les Palestiniens à Gaza, ce lundi. Plus de 20 000 personnes se sont rassemblées devant la gare centrale de Rome avec des manifestants scandant : « Contre le génocide, bloquons tout ! ».
D’autres rassemblements ont eu lieu à Turin, Florence, Naples, Bari, Gêne, Palerme. À Milan, des affrontements ont également éclaté devant la gare centrale. À Bologne, la police a utilisé des canons à eau pour disperser une foule de manifestants qui bloquaient une autoroute.
Cette mobilisation intervient le jour où la France et plusieurs autres pays doivent reconnaître l’État de Palestine à l’ONU. L’Italie et la coalition d’extrême droite dirigée par Giorgia Meloni ne veulent pas se joindre à ce mouvement pour le moment.
Selon un récent sondage de l’institut Only Numbers, 63,8 % des Italiens jugent « extrêmement grave » la situation humanitaire à Gaza, et 40,6 % souhaitent la reconnaissance d’un État palestinien.
21h07
Plusieurs alliés de Benyamin Netanyahou l'exhorteraient à annexer immédiatement la Cisjordanie occupée, selon le Washington Post
Les défenseurs zélés du premier ministre israélien Benyamin Netanyahou ne reculent devant rien pour qu’il poursuive sa politique mortifère dans la bande de Gaza et dans les territoires Palestiniens occupés. Alors que la Conférence internationale débute lundi 22 septembre à New York, certains de ses alliés l’auraient exhorté à répondre aux Etats qui reconnaissent la Palestine par l’annexion immédiate la Cisjordanie occupée, selon le Washington Post.
« L’époque où la Grande-Bretagne et d’autres pays déterminaient notre avenir est révolue… La seule réponse à une initiative anti-israélienne est la souveraineté sur les territoires patrie du peuple juif en Judée-Samarie, et la suppression définitive de l’idée folle d’un État palestinien », déclarait dimanche le ministre israélien des Finances et suprémaciste, Bezalel Smotrich, dans un communiqué.
John Swinney, premier ministre Écossais : « La reconnaissance des droits de la Palestine répare une injustice historique »
Le premier ministre de l’Écosse, John Swinney, a expliqué à Al Jazzera que de son point de vue, la reconnaissance de l’État de Palestine permettrait de protéger le peuple palestinien du génocide. « La reconnaissance des droits de la Palestine répare une injustice historique, mais ce n’est que la première étape vers la mise en place d’une solution à deux États », a-t-il également déclaré sur X.
L’intéressé appelle désormais le gouvernement britannique de Keir Starmer à aller plus loin, en suspendant son accord commercial avec Israël, en mettant fin aux ventes d’armes et en imposant des sanctions aux responsables du génocide. Soit des mesures nécessaires pour stopper le carnage en cours dans la bande de Gaza.
Des familles d'otages se mobilisent devant la résidence de Benyamin Netanyahou à Jérusalem
En ce jour de nouvel an Juif, des familles d’otages israéliens ont décidé d’organiser une prière de protestation devant la résidence du premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, à Jérusalem. « Nous nous assoirons ce soir à une table vide devant la résidence du Premier ministre, avec tout le peuple d’Israël à nos côtés. Seul le peuple pourra ramener les otages. », ont-elles déclarées dans un communiqué relayé par Haaretz. Sur les 251 personnes enlevées pendant l’attaque du 7 octobre, 49 sont toujours détenues par le Hamas à Gaza, dont 27 déclarées mortes par l’armée israélienne.
Singapour va sanctionner les dirigeants des colons israéliens et soutient la création d'un État palestinien
Singapour a déclaré lundi qu’elle allait imposer des sanctions ciblées aux dirigeants des groupes de colons israéliens et qu’elle reconnaîtrait un État palestinien si les conditions étaient réunies.
Le ministre des Affaires étrangères, Vivian Balakrishnan, s’est exprimé devant le Parlement pour critiquer les responsables politiques israéliens qui ont évoqué l’annexion de certaines parties de la Cisjordanie ou de Gaza, les deux territoires palestiniens occupés par Israël.
« Nous appelons le gouvernement israélien à mettre fin à la construction et à l’expansion des colonies » a-t-il déclaré.
Simon Harris, diplomate Irlandais : reconnaître la Palestine est « loin d’être suffisant »
À l’aune de l’engagement de l’Irlande pour le peuple palestinien, le ministre des Affaires étrangères et vice-premier ministre irlandais, Simon Harris, est présent lundi 22 septembre à la Conférence internationale, à New York. « Il est bon de voir davantage de pays reconnaître l’État palestinien. C’est important mais soyons clairs : c’est loin d’être suffisant », a-t-il déclaré sur X.
Avant d’ajouter : « Ce qu’il faut maintenant, c’est une action réelle pour mettre fin au génocide et à la famine, des termes qui ne devraient jamais être normalisés ». Comme l’Espagne et la Norvège, l’Irlande a reconnu l’État de Palestine dès mai 2024.
Trump continue d'affirmer que c'est « une récompense pour le Hamas »
Donald Trump « pense que c’est une récompense pour le Hamas » de reconnaître l’État de Palestine, a rapporté lundi sa porte-parole, Karoline Leavitt. Elle a ajouté que le président des États-Unis s’exprimera mardi devant l’Assemblée générale des Nations unies et s’en prendra aux « organisations mondialistes » qui ont « fait péricliter l’ordre mondial ».
Militants et élus de gauche ont déployé un drapeau palestinien sur l'Hôtel de ville de Paris
La maire de Paris, Anne Hidalgo, s’y est opposée. Cela n’a pas empêché des élus du PCF, d’EELV et de l’Après et des militants associatifs d’investir l’Hôtel de ville de Paris lundi 22 septembre pour déployer un immense drapeau palestinien de plusieurs mètres de long sur la façade, vers 18h.
Étaient également présents à cette initiative des élus de la France insoumise (LFI), ainsi que des membres de l’Association France Palestine Solidarité, de BDS France et de syndicats comme la CGT. « Paris solidaire avec Gaza », ont scandé les participants sur le parvis. La bannière rouge, verte, blanche et noire a été retirée environ 30 minutes après son déploiement.
Plus de 80% des membres de l'Onu reconnaissent l'État de Palestine
À l’Assemblée générale de l’Onu, la France sera le 154e État à reconnaître l’État de Palestine, ce lundi lors d’une conférence conjointe avec l’Arabie saoudite. Andorre, la Belgique, le Luxembourg, Malte et Saint-Marin doivent lui emboîter le pas.
La veille, dimanche 21 septembre, quatre nations l’ont déjà annoncé : le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie et le Portugal. À l’issue de cette journée, plus de 80 % des membres de l’ONU auront reconnu la Palestine. C’est aussi le fruit de la mobilisation populaire dans tous les pays du monde.
Israël ne participera pas mardi à la réunion du Conseil de sécurité sur Gaza
Israël a décidé de bouder la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU prévue mardi 23 septembre sur la situation dans la bande de Gaza. Danny Dannon, l’ambassadeur israélien aux Nations Unies, a prétexté ce lundi des difficultés de calendrier, en raison du Nouvel an juif.
L’intéressé a par ailleurs déploré que cette date en marge de la semaine de haut niveau de l’Assemblée générale n’ait pas été changée. « Il est fâcheux que le Conseil se réunisse sans Israël », a-t-il déclaré dans une vidéo. Sauf surprise de dernière minute, le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, devrait en revanche s’exprimer vendredi à la tribune de l’Assemblée.
21h11
Emmanuel Macron débute son allocution
La Conférence pour le règlement pacifique de la question de la Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux Etats débute au siège de l’ONU, à New York.
21h15
Emmanuel Macron : « Le temps de la paix est venu »
« Nous sommes là car le temps est venu. Le temps est venu d’arrêter la guerre, les bombardements à Gaza, les massacres et les populations en fuite, a déclaré le président de la République à la tribune en préambule de son discours. « Le temps de la paix est venu. Nous sommes à quelques instants de ne plus pouvoir la saisir. »
« Certains diront trop tard, d’autres diront trop tôt. Une chose est sûre : nous ne pouvons plus attendre », a-t-il ajouté, avant d’évoquer l’attaque du 7 octobre perpétrée par le Hamas et le sort des otages israéliens.
Après la reconnaissance de la Palestine, Macron insiste sur la reconstruction de Gaza
Dans la foulée de la reconnaissance de l’État de Palestine, Emmanuel Macron a insisté sur la stabilisation et la reconstruction à venir de la bande de Gaza. Le président de la République propose ainsi la mise en place d’une administration de transition incluant l’Autorité palestinienne et la jeunesse locale, soutenue par des forces de sécurité en cours de formation, qui auront le monopole de la sécurité et seront chargées du démantèlement et du désarmement du Hamas, avec l’appui des partenaires internationaux.
21h21
« Une vie vaut une vie »
« À cette heure, Israël étend encore ses opérations militaires à Gaza dans l’objectif déclaré de détruire le Hamas. Mais ce sont les vies de centaines de milliers de personnes, blessées, affamées (…) qui sont en train d’être détruites. Rien, rien ne justifie plus la poursuite de la guerre à Gaza. Tout commande d’y mettre un terme définitif maintenant, à défaut de l’avoir fait plus tôt, pour sauver des vies », a déclaré Emmanuel Macron.
« Une vie vaut une vie. Et notre devoir à tous est de protéger les uns et les autres », a-t-il ajouté. « Une solution existe pour briser le cycle de la guerre et de la destruction, c’est la reconnaissance de l’autre, de sa légitimité. Le temps est venu, car le pire est à venir ».
21h46
L’Autorité palestinienne salue une décision « historique et courageuse »
L’Autorité palestinienne a salué lundi soir l’annonce officielle par Emmanuel Macron de la reconnaissance de l’Etat de Palestine par la France. Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères palestinien se félicite « de la reconnaissance par la République amie de France de l’État de Palestine et la considère comme une décision historique et courageuse conforme au droit international et aux résolutions des Nations unies, soutenant ainsi les efforts déployés pour atteindre la paix et mettre en œuvre la solution à deux États. »
Le ministère a également salué « le rôle pionnier joué par la France et le président Macron en incitant de nombreux États » à réaliser la même reconnaissance.
La France reconnaît officiellement l’État de Palestine
« Fidèle à l’engagement de mon pays (la France, NDLR) au Proche-Orient, je déclare que la France reconnaît aujourd’hui l’État de Palestine », a annoncé le président de la République à New York sous une salve d’applaudissements. « Cette reconnaissance est une manière d’affirmer que le peuple palestinien n’est pas un peuple en trop (…) un peuple fort de son histoire, de son enracinement, de sa dignité. Cette reconnaissance est la solution qui seule permettra la paix pour Israël. »
21h49
Antonio Guterres, sur la reconnaissance de la Palestine : « C’est la seule voie crédible vers une paix juste et durable entre Israéliens et les Palestiniens »
Après Emmanuel Macron et le représentant de l’Arabie saoudite, c’est au tour d’Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU, de prendre la parole. « Rien ne saurait justifier la punition collective du peuple palestinien et le nettoyage ethnique », a-t-il déclaré à la tribune. Se satisfaisant de la reconnaissance de l’État de Palestine par la France, il a vilipendé « le meurtre de dizaines de milliers de civils, pour la plupart des femmes et des enfants » et a également ajouté que « rien ne saurait excuser l’évolution de la situation en Cisjordanie ».
