Une commission d’enquête indépendante déclare qu’Israël a commis « quatre actes génocidaires » à Gaza

Publié le par FSC

les agences de presse du 30 octobre 2025

 

A la frontière entre Israël et Gaza, du côté israélien, le 30 octobre 2025. JACK GUEZ/AFP

 

Présentant le dernier rapport de la commission d’enquête indépendante, qui est paru en août, la présidente de la commission Navi Pillay s’est exprimée, mardi, devant l’Assemblée générale des Nations Unies. « Nous avons conclu que l’Etat d’Israël est responsable de la commission de quatre actes génocidaires à Gaza, commis dans l’intention spécifique d’anéantir les Palestiniens de Gaza », a-t-elle déclaré. « La Commission a également constaté que le président israélien, le premier ministre et l’ancien ministre de la défense ont incité au génocide. »
Navi Pillay, ancienne responsable des droits de l’homme à l’ONU, a décrit la situation à Gaza comme « l’attaque la plus impitoyable, prolongée et étendue contre le peuple palestinien de toute l’histoire ».
Ce rapport, le plus sévère publié depuis le début du conflit par cet organe chargé de documenter les violations graves commises dans les territoires palestiniens occupés, conclut à une politique israélienne « visant la destruction systématique de la vie palestinienne ».
Dans le détail, la Commission a évalué l’élément d’intention criminelle du génocide et a conclu que les autorités et les forces de sécurité israélienne agissaient avec le dolus specialis (« intention de génocide ») en s’appuyant sur un ensemble de faits listés ci-dessous. Z savoir, le nombre record de Palestiniens tués et blessés (physiquement et mentalement) par la torture généralisée et systématique ainsi que par la violence sexuelle basée sur le genre ; mais aussi la prise pour cible délibérée d’enfants au cours des opérations militaires, la nature et la durée du siège ainsi que la famine imposée.
La Commission évoque également la destruction systématique des établissements de santé et les attaques contre les professionnels des soins. Le rapport insiste sur le fait qu’il y a eu de nombreux avertissements de la part de la communauté internationale, y compris de la Cour internationale de justice, sans qu’il n’y ait aucune inflexion dans la stratégie militaire israélienne. Enfin, la Commission ajoute que les autorités israéliennes savaient qu’elles prenaient aux pièges des milliers de Gazaouis, incapables de fuir en dehors de l’enclave – et qu’elles ont même empêché la fuite ou le rapatriement médical de ceux qui en avaient besoin.

A Jérusalem, des milliers de juifs ultraorthodoxes protestent contre la conscription


Des milliers d’hommes en noir, la couleur portée par les juifs ultraorthodoxes, se sont rassemblés, jeudi, à Jérusalem pour protester contre l’absence de loi leur permettant d’éviter la conscription obligatoire, ont constaté des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP). La police a fermé l’un des principaux axes menant à Jérusalem et mobilisé 2 000 agents dans la Ville sainte.
Des juifs ultraorthodoxes manifestent contre la conscription dans l’armée israélienne à Jérusalem, le 30 octobre 2025. FADEL SENNA / AFP
A l’appel des deux partis ultraorthodoxes Judaïsme unifié de la Torah et Shass, les manifestants ont afflué de tout le pays pour réclamer le rétablissement d’un arrangement qui exemptait du service militaire les étudiants des yeshivas (écoles talmudiques), avant son invalidation par la Cour suprême. Cette exemption a été fragilisée par la guerre à Gaza, qui a mobilisé des centaines de milliers d’Israéliens alors que l’armée manquait de soldats et de réservistes.


Les ultraorthodoxes représentent 14 % de la population juive d’Israël, soit près de 1,3 million d’habitants. Jusqu’à récemment, environ 66 000 hommes en âge de servir bénéficiaient d’une exemption. Des milliers d’ordres de recrutement ont été envoyés ces derniers mois et plusieurs déserteurs incarcérés, entraînant des appels à manifester.
Selon un rapport de l’armée présenté au Parlement en septembre, le nombre d’ultraorthodoxes s’engageant volontairement est en hausse, malgré l’opposition de leurs dirigeants, mais les chiffres restent relativement faibles – seulement quelques centaines ces deux dernières années. Une partie plus radicale du mouvement, totalement opposée à toute concession avec l’Etat, a annoncé qu’elle ne participerait pas au rassemblement de jeudi.

 

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