Victoire ! La grève fait reculer le plan de licenciements chez Ekol Logistiques à Sète : « La lutte paie » !

Publié le par FSC

Publié le par Syndicat CGT Le Meux

 

Après une semaine de grève, les salariés d'Ekol Logistiques à Sète ont obtenu l’annulation d'un plan de 27 licenciements et la démission du directeur en prime. Une victoire qui montre la voie à suivre face à la multiplication des plans sociaux.

Victoire !

Crédits photo : UL CGT Sète et Bassin de Thau

Jeudi 27 mars, les salariés de l’entrepôt d’Ekol Logistiques, situé dans le port de Sète, ont arraché une belle victoire une semaine après le début de leur grève contre la direction, qui voulait liquider la flotte de camions et licencier les vingt-sept chauffeurs.

Avec un chiffre d’affaires de 470 millions d’euros en 2023, le réseau de fret routier de la compagnie turque Ekol Logistiques avait été racheté l’an dernier par le géant danois du transport DFDS pour 260 millions d’euros. « C’est une entreprise qui dégage d’énormes bénéfices. Le chiffre d’affaires a encore augmenté de 5 % en 2024 » explique Arnaud Jean, secrétaire général de l’Union Locale CGT de Sète et du Bassin de Thau et conseiller municipal PCF.

L’entreprise avait engagé un plan de licenciements unilatéral qu’elle avait annoncé aux salariés concernés à travers une lettre. « Ils ont reçu une page A4 avec un calendrier qui leur donnait quinze jours pour valider le plan social, sans aucune reconversion ni prime de départ » raconte le syndicaliste. La CGT avait dénoncé le plan dès sa présentation aux élus syndicaux, début mars, et la direction avait alors tenté d’étouffer la contestation par tous les moyens.

« Ils ont tout essayé, c’était de la pression permanente sur les salariés et les élus du personnel » explique le secrétaire général CGT, Arnaud Jean. La direction a utilisé la barrière de la langue pour manipuler les chauffeurs qui parlent seulement turc, roumain, bulgare ou ukrainien, en leur mentant sur leurs droits. « Le patron a fait venir des interprètes roumains et a fait miroiter deux ou trois mois de salaire aux chauffeurs routiers pour qu’ils partent, en fait le minimum légal. Sauf que la CGT aussi avait des interprètes et on a pu leur expliquer les choses ». La direction aurait même tenté « d’acheter » un élu du CSE en lui proposant une augmentation de salaire et la garantie d’être maintenu dans son poste à vie s’il votait pour le PSE.

« Le projet c’était la course à la rentabilité, du dumping social tout simplement » explique le dirigeant CGT Arnaud Jean. « Le but c’était de faire rentrer la sous-traitance d’une société bulgare, pour dépendre du droit de Bulgarie » où le SMIC est le plus faible d’Europe, tant en valeur monétaire avec 550 euros bruts par mois qu’en pouvoir d’achat.

« J’espère que ça va donner des idées aux autres pour se battre »

Face au projet de division qui allait laisser 27 chauffeurs, en majorité étrangers, ainsi que leurs familles sur le carreau, « les salariés ont décidé de s’organiser avec nous », affirme Arnaud Jean. Trente-trois salariés, dont tous les chauffeurs, se sont syndiqués à la CGT. « On a décidé de mener la lutte à plusieurs niveaux : avec les représentants du personnel, on a mandaté une expertise sur les comptes de l’entreprise et sur les conditions de travail des chauffeurs, on a contacté des élus et on a organisé la grève » raconte le militant syndical.

Le 20 mars, jour de la grève, aucun camion n’est rentré ou sorti du dépôt de Sète. « Tous les chauffeurs étaient dans le conflit. Ceux qui étaient sur la route se sont mis en grève pendant 24 heures là où ils étaient en France et en Europe, ceux présents sur le site ont participé au piquet et d’autres salariés qui ne sont pas chauffeurs ont aussi fait grève » explique le syndicaliste avant d’ajouter : « Malgré la pression de la direction, même les non-grévistes venaient sur les piquets de grève passer des moments avec nous ».

Une semaine après la grève, le plan de licenciements a été totalement abandonné et le directeur a même été licencié. « Tous les salariés sont contents, évidemment, d’autant plus ceux qui devaient être licenciés, mais on reste très vigilant. La suite au prochain épisode » affirme le dirigeant de la CGT sétoise.

Les travailleurs d’Ekol Logistiques et le syndicat sortent en position de force de cette bataille avec une victoire qui montre la voie à tous les travailleurs pour se défendre face aux centaines de plans de licenciements, avec un nouveau cap franchi à l’automne dernier. « Cette victoire montre l’importance de se syndiquer, de se mobiliser et de ne pas être défaitiste : la lutte paie et rien n’est jamais perdu. Quand les salariés se mobilisent, ils font reculer la direction ! » conclut le secrétaire général de la CGT de Sète et du Bassin de Thau, qui « espère que ça donnera des idées aux autres pour se battre, et au patronat pour ne pas faire n’importe quoi avec la vie des salariés » !

Publié par REVOLUTION PERMANENTE

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