Guerre à Gaza : Londres suspend les négociations sur un accord de libre-échange avec Israël, les Européens persistent à faire les gros yeux

Publié le par FSC

Bruno Odent
L'Humanité du 20 mai 2025

 

Cet enfant s’appelle Osama El Rakab. Depuis le 24 avril, il est hospitalisé à l’hôpital Nasser de Khan Younes pour dénutrition. Si rien n’est fait pour rétablir l’aide humanitaire, 470 000 Gazaouis pourraient être considérés comme étant dans une situation de « catastrophe ».
© Doaa Albaz / ANADOLU / Anadolu via AFP

 

Après l'annonce par Benyamin Netanyahou de la poursuite des opérations militaires jusqu’à une occupation complète de la bande de Gaza, le Royaume-Uni a décidé suspendre les négociations autour d'un accord de libre-échange avec Israël. Les Européens, eux, font les gros yeux...
Paris et Londres, rejoints par Ottawa, ont décidé de hausser le ton face à Benyamin Netanyahou après l’annonce de la poursuite des opérations militaires jusqu’à une occupation complète de la bande de Gaza. Les trois capitales rejointes par une vingtaine d’États, dont de nombreux pays européens, exigent également une entrée plus conséquente de l’aide dans les corridors humanitaires, dont Tel-Aviv vient d’autoriser un passage, mais au compte-gouttes.


Des menaces de sanction sont formulées mais de façon très évasive, seul Londres a fait part concrètement d’une volonté de quitter les négociations pour la conclusion d’un accord de libre-échange avec Israël et a annoncé des mesures contre des colons israéliens reconnus coupables de violence. Le chef du gouvernement israélien a eu beau jeu d’adresser un bras d’honneur à ces gros yeux européens, en osant prétendre qu’ils ne constitueraient qu’une « immense récompense pour le Hamas ».

L’UE, principal partenaire commercial d’Israël, aurait des moyens concrets d’agir


Il faudra beaucoup plus que ces « audaces » pour venir à bout d’une stratégie abritée dans l’atlantisme occidental, révisé par Donald Trump, sur lequel le chef de l’État israélien sait pouvoir compter. Comme l’a fait observer, à juste titre, ce 20 mai sur France Info, l’ex-ministre des Affaires étrangères français Dominique de Villepin, qui déplore que les Occidentaux se montrent « incapables d’utiliser autre chose que des sabres de bois », alors que l’UE, principal partenaire commercial d’Israël, aurait des moyens concrets d’agir.


Comme elle pourrait le faire en décrétant « un embargo sur les livraisons d’armes » et en appelant en son nom à déférer le chef de l’État israélien et son gouvernement alliant la droite et l’extrême droite, dévoués à l’émergence d’un « grand Israël », « devant la Cour pénale internationale ».
Car, enfin, « l’objectif de Benyamin Netanyahou, a précisé à juste titre Dominique de Villepin, c’est la déportation de la population de Gaza. Ce qui est la marque d’une épuration ethnique, d’un nettoyage territorial. Et ça, les Européens le savent très bien. »


 

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